
PAPA NOEL


Biographie 1959 Ã 1965
1959 – Commence alors la longue marche de PAPA NOEL, qui en voulant s’imposer comme le novateur de la guitare solo, entrevoit d’avantage d’excellentes possibilités d’expression musicale à partir desquelles il fait le choix des groupes d’un bon niveau et s’attèle à élargir au fur et à mesure leur champ d’action. Une conception qui a connu des hauts et des bas. Ainsi, peut s’expliquer le premier parcours de sa carrière musicale entre 1959 – 1963, ci-après : PAPA NOEL DANS L’ORCHESTRE MAQUINA LOCA de Guy Léon FYLLA 1959 - Peu après le départ du Rock-A-Mambo de Jean-Serge ESSOUS et Saturnin PANDI pour Brazzaville, et création le 15 Août 1959, de l’orchestre Bantous, PAPA NOEL reste quelque temps dans le Rock-à -Mambo sous la direction de Nino MALAPET, avant de rejoindre Guy Léon FYLLA à Libreville (Gabon). Il intègre l’orchestre MAQUINA LOCA, orchestre congolais créer en 1957, par le guitariste-saxophoniste: Guy Léon FYLLA, avec les musiciens Théophile GUINADIAU, Basile MIKANOU, Bernard TCHEBO, Paulin DENGO, HENRI et Louison LOSO. Marqué d’une sensibilité profonde, PAPA NOEL donne le ton d’une certaine rythmique typiquement « Maquina », où brillent d’un éclat égal les personnages de Théophile GUINADIAU, et Basile MIKANOU, chanteurs. L’essentiel de l’œuvre du groupe MAQUINA LOCA on le trouve dans l’admirable discographie réalisée en 1959/1960 aux Editions Ngoma à Léopoldville et dans laquelle PAPA NOEL est demeuré un talent original, très en marge des courants de la rumba de l’époque. (« Rumba Odemba » et « Rumba rock », ) Les chansons comme « Espérencia », « Mwana Gabon », « Bemba », « Bilenge Maquina », et « souvenir ya chérie » sont demeurées des documents d’archives importants et très précieux.
1960 - Guy Léon FYLLA, musicien, certes, mais surtout Artiste-Peintre professionnel, se rend en France à partir de Libreville pour participer à plusieurs expositions à Paris et, suivre quelques stages de travaux manuels d’initiation artistique. Son absence prolongée provoque des tensions au sein du groupe qui est au bord de l’asphyxie. Quelques mois seulement après les festivités de l’indépendance du Gabon, le 17 Août 1960, PAPA NOEL n’a pas d’autre choix, sinon partir. Après lui deux musiciens Louison LOSO et Bernard TCHEBO perdent leur vie, suite à la maladie pour l’un et à un accident, pour l’autre. La mort de ses deux musiciens tourne une page décisive de l’histoire de MAQUINA LOCA qui sombre d’un trait, pour ne plus se faire surface.
PAPA NOEL DANS L’ORCHESTRE BANTOUS 1960 – En fin d’année, PAPA NOEL se voit obliger, de rentrer à Kinshasa via Pointe-Noire. De passage à Brazzaville en Janvier 1961, il se fait prier par Jean-Serge ESSOUS pour faire partie de l’orchestre BANTOU. Car, à l’issu de plusieurs tournées en Afrique de l’ouest, l’orchestre avait jugé insatisfait le rendement des guitaristes DIKI BAROZA (soliste) et Jacques DIGNOS (accompagnateur). La venue de PAPA NOEL (soliste) et de Jacques MAMBAU (accompagnateur), tous deux anciens sociétaires de l’orchestre ROCK-A-MAMBO est un évènement salutaire et de grande portée historique. PAPA NOEL se révèle un musicien plein de fougue. Alors, il prouve à qui veut bien l’écouter, son génie des accords, son grand talent dans la recherche de sonorités raffinées, de formes originales extrêmement frais et personnels. Une nouvelle école était née : « L’école Bantoue ». Basée sur l’intensité des cuivres et sur une rythmique guitaristique tout à fait particulier ; aucun trait commun avec les « Ecoles African Jazz et OK Jazz »
PAPA NOEL ET LES BANTOUS EN BELGIQUE ET EN FRANCE
1962 - Novembre , PAPA NOEL et l’Orchestre BANTOUS effectuent leur premier voyage en Europe, notamment à Bruxelles et à Paris. PAPA NOEL est au sommet de sa gloire. Sa conception orchestrale de la guitare est parfaitement féconde quand il entreprend d’exposer des thèmes en accords. Par cet exercice il met les bouchées doubles pour enregistrer en moins d’un mois 52 disques, (sous la marque CEFA-FONIOR- Bruxelles) soit 104 chansons, qui posent les fondements de « L’Ecole Bantoue » avec la dénomination de l’orchestre : « LES BANTOUS DE LA CAPITALE » symbolisée par la chanson de Célestin KOUKA du même titre. Un record, qui place « JHONNY NOEL », le nouveau sobriquet de PAPA NOEL (pour ses mouvements acrobatiques à la Johnny Halliday) dans une sorte d’institution, un témoignage vivant de la naissance du « Ritmo Bantou ».- illustré par des titres comme : « Naleli Bebe », « Bang’o mboka » (Papa Noël ) « Rosalie na Nino », « Oïga mambo », « Fuego de passion » (Nino), « Camarade mabe », « Tokumisa Congo », « Aiglon Cara » (Essous) « Albert akeyi » « Gary mobali ya tembe (Kouka), « Nakobanza chérie », « Woso » (Bukasa Jojo), etc. L’ardeur du jeu de guitare de PAPA NOEL ne faillira pas avec le temps. Notamment, entre 1961 – 1963 années de sa présence dans Les Bantous de la capitale
PAPA NOEL DANS L’AFRICAN JAZZ « Nouvelle formule » de Joseph KABASELLE et Jeannot BOBENGA
1963 - AOUT - PAPA NOEL apparaît comme l’homme d’une remise en question permanente. Il choisit le moment où il est considéré comme le personnage fondamental de la musique des BANTOUS DE LA CAPITALE, pour s’en aller. Il vole au secours de Joseph KABASELLE, au moment où tous ses musiciens l’on quitté pour former l’orchestre AFRICAN FIESTA
.- Joseph KABASELLE s’assure ainsi, les services de PAPA NOEL et de Jacky MAMBAU, tous les deux venus des BANTOUS. pour faire fusion avec les musiciens de l’orchestre VOX AFRICA dont son chef Jeannot BOBENGA, et restaurer, en Avril 1964 L’AFRICAN JAZZ « nouvelle formule ». Une fusion qui a toutes les chances d’être fructueuse, avec des musiciens de talent comme Mathieu KUKA, KAMBITE «Damoiseau » Jean-Léonard SITA, Casimir MUTSIPULE « Casino », Pierre KIYIKA « Flamy » Alexis MIEKUTA, etc. Le nouvel AFRICAN JAZZ à ossature VOX AFRICA, et avec PAPA NOEL comme guitariste solo, se fait remarquer par ses ambitions intéressantes : construire une musique intelligente, et énergique sous des formes variées.
PAPA NOEL QUITTE L’AFRICAN JAZZ « Nouvelle Formule » de Joseph KABASELLE et Jeannot BOBENGA
1965 – Au moment où éclate l’orchestre AFRICAN FIESTA, pour donner naissance aux orchestres AFRICAN FIESTA NATIONAL de TABU LEY et AFRICAN FIESTA SUKISA du Dr Nico KASANDA, c’est le moment que choisi PAPA NOEL et son alter ego Jacky MAMBAU pour se désolidariser de Joseph KABASELLE et Jeannot BOBENGA. Une mauvaise appréciation de management leur fait quitter l’AFRICAN JAZZ « nouvelle formule », alors que PAPA NOEL venait de réaliser des superbes disques avec les belles voix du trio KALE-BOBENGA-KUKA.
Au centre de cette nouvelle défection malvenue et très pénible, une victime : le chanteur Joseph KABASELLE, dont l’ambition d’élever L’AFRICAN JAZZ à son niveau d’antan prend un coup. Tandis que PAPA NOEL en tire le meilleur profit : la perfection d’un style à son apogée. En effet, génie, incontestable, le formidable guitariste PAPA NOEL apparaît désormais, à la guitare solo parmi les plus grands des musiques congolaise et afro-cubaine. Son imagination mirobolante s’exerce à briser le rythme traditionnel, à émanciper l’harmonie, à bousculer les mélodies. Mais, hélas ! Sa carrière va être sans cesse perturbée par son goût au changement. Au point de se retrouver à l’issu de son départ de l’AFRICAN JAZZ, à la véritable croisée des chemins
Antoine NEDULE MONSWET « Papa Noël »
Est l’un des plus grands stylistes congolais de la guitare solo. Constructeur d’une grande finesse, il a une sureté rythmique et harmonique exceptionnelle. On le place généralement dans « L’Ecole African Jazz », dont il est le troisième meilleur soliste après Emmanuel THSILUMBA WA BALOJI « Tino Baroza, » et Nicolas KASANDA « Dr Nico » (mis à part, son ami d’enfance, le prestigieux rythmicien aux accords les plus difficiles, et dont on en parle que très peu ; le regretté Raymond Brainck KALONJI) Cependant, PAPA NOEL a un autre grand mérite, celui d’avoir été (grâce à l’inspiration de JS ESSOUS) à l’origine de la création d’une troisième école dans la musique congolaise : « L’Ecole Bantoue », dont il a connu la part la plus merveilleuse de sa carrière, et qui a eu du mal à trouver des émules - avant que n’arrive Gerry Gérard BIYELA, dont le doigté ne s’apparentait que très peu - Enfin, on apprécie aussi chez ce grand guitariste, l’art de composer les meilleures chansons, tout comme il s’est illustré arrangeur émérite
Antoine NEDULE « Papa Noël » est né le 29 Décembre 1940 à Léopoldville (Kinshasa), d’où son pseudonyme de « Papa Noël », parce que né quatre jours seulement après la fête de Noël. Mais, surtout « Papa », pour honorer la venue d’un premier garçon dans la famille, comme il est de coutume dans l’ethnie « Banunu » de BOLOBO (RDC) d’où est issue sa mère. Papa Noël on le sait, est de père « Lari » du Pool (Mindouli, Congo-Brazzaville), mais élevé par sa mère seule. Rien d’étonnant quant à sa nationalité RDC. L’inspiration musicale de PAPA NOEL lui vient de sa mère, fervente mélomane des mélodies « GV » de l’Amérique latine, qu’elle écoutait régulièrement sur son phonographe, puis de son passage à la paroisse St Paul de Kinshasa, comme choriste et enfant de chœur. Après un parcours scolaire excellent, dans les établissements Saint Paul et Sainte Anne de Léopoldville (Kinshasa), PAPA NOEL qui a grandi dans un quartier infecté par la présence des grands musiciens (Rue Kigoma, commune de Barumbu – Kinshasa) ne résiste pas à la tentation. Il apprend ses premiers accords de guitare auprès de Daniel LOUBELO « De la lune » qui ne lui cédait sa guitare que très difficilement. Au point où sa maman lui en a offert une à l’occasion de son anniversaire. Plusieurs mois d’apprentissage en autodidacte, puis c’est le début d’une carrière qui commence par son admission en 1956 aux éditions Ngoma de l’éditeur grec Nico JERONIMIDIS. RNCONTRE : Antoine NEDULE « PAPA NOEL » et Léon BUKASA 1957 - Commence la relation de PAPA NOEL avec Léon BUKASA, une des grandes vedettes de la firme Ngoma, et qui va aboutir par l’intégration de PAPA NOEL dans son groupe. Celui-ci passe beaucoup de temps à l’intérieur du Congo au cours d’une longue et brillante tournée, sponsorisée par l’éditeur grec Nico JERONIMIDIS, et qui permet à PAPA NOEL d’affiner son doigté, avant de s’imposer sur l’échiquier national par la sortie en fin d’année 1957, du chef-d’œuvre « Clara Badimuene ». Une composition de Léon BUKASA dans laquelle PAPA NOEL s’extériorise merveilleusement à la guitare solo et au chant. Une œuvre absolument exceptionnelle, sans doute un des meilleurs enregistrements de la « Rumba traditionnelle » aux éditions Ngoma, en 1958. Soutenus, et stimulés par un trio rythmique comprenant Léon BUKASA, Albino KALOMBO et Joseph MWENA qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes
1958- PAPA NOEL DANS L’ORCHESTRE ROCK-A-MAMBO - PAPA NOEL à la lourde tâche de combler le vide laisser par le prestigieux TINO BAROZA ; un grand nom de l’African Jazz et du Rock-A-Mambo, longtemps prisé dans les studios d’enregistrement « Opika » et « Esengo ». Néanmoins, entourés par des grandes figures comme, Nino MALAPET et Jean-Serge ESSOUS, il se confirme comme véritable rythmicien, au talent prolifique, et fait montre d’une maîtrise guitaristique, profondément originale. Il démontre déjà ses exceptionnelles aptitudes à créer des climats uniques, fortement teintés de rock. Comme en témoigne la sonorité admirable de son doigté dans les titres comme « Bakoule Bidama » (Liengo) - « Nabanzi yo » - « Damoni Charlotte » (Papa Noël ») - « Abra la puerta » (Essous) « Oyé Jacky » (Jacky) - « Iyele », « Comité Rock-à -Mambo » , « Annie Michou », « Yamare », « Bidama ya Rocka » (Nino) etc..




