
PAPA NOEL


Biographie suite 1966 Ã 2009
LES CINQ AXES DE TRAVAIL DE PAPA NOEL de 1966 Ã 2009
Sans exercer une influence déterminante analogue à celle de ses aînés Nico KASANDA et LUAMBO Franco, le fulgurant parcours de PAPA NOEL sur la scène de la musique congolaise va s’imposer fondamentalement sur six axes de travail : LA COOPERATION, LES RETROUVAILLES, L’INITIATIVE, L’ENGAGEMENT, LA DEPENDANCE et LA CARRIERE SOLO.
1) – 1965 – LA COOPERATION entre les anciens musiciens des Bantous de la capitale : PAPA NOEL, Jacky MAMBAU, Jojo BUKASA et ceux du groupe CONGA JAZZ de Paul EBENGO « Dewayon » pour donner l’exemple de la meilleure musique populaire congolaise, par la création de l’orchestre CO-BANTOU. Il réunit entre autres musiciens de valeur : Raymond Braink KALONJI, Adrien RIGO, Henri BOWOLO, Adolphe MWAMBA, Emano MBALA, Mode MEKANISI, Pierre KIYIKA « Flamy », Baudouin MAVULA et Gérard KONZI. Dans ce groupe PAPA NOEL compose « Kasaka ya coton » qui est sans doute, le chef-d’œuvre qui a le plus contribué à renforcer sa légende, sinon à l’établir. Une sorte de « Best of », ou une collection des idées piochées dans les scènes de la vie courante.
2) - 1967 – LES RETROUVAILLES. Le 3 Juin 1967, avec l’orchestre VOX AFRICA de Jeannot BOBENGA qui renait des cendres, après une expérience relativement courte avec Joseph KABASELLE, (1964 – 1967) dont la prétention de relancer l’African Jazz était définitivement finie. Le VOX AFRICA se reconstitue pratiquement avec les mêmes musiciens qui ont évolué avec KALLE dans l’African Jazz « nouvelle formule », notamment : Casimir MUTSIPULE « Casino », NZENZE « Jean trompette », Jean de la croix TSHIBAMBE, Sam SAMULE, Daniel DALLAS, Antoine KAYA « Depuissant », Ignace MAKIRIMBIA, et naturellement NEDULE PAPA NOEL pour qui la présence dans VOX AFRICA constitue les grandes retrouvailles. Mais pour combien de temps ? PAPA NOEL se donne seulement quelques mois pour marquer l’excellence de son talent, avant de se fixer une autre destination. Alors même qu’il touchait fortement le public, il trouve mieux de jeter l’éponge. Il vise de nouveau, et avec beaucoup d’ambition une nouvelle piste.
3) - 1967 – L’INITIATIVE de créer en 1967 son propre orchestre, L’Orchestre BAMBOULA (qui désigne l’une les plus belles pages de l’histoire de la musique africaine en Amérique – 1763-1835). L’image est au point et le groupe résolument adepte de la rumba traditionnelle. PAPA NOEL a trouvé les hommes qui vont l’accompagnés pendant plusieurs mois. Ils constituent une pépinière pour laquelle PAPA NOEL apparaît comme le producteur. Car tour à tour, plusieurs musiciens vont faire leurs premières armes à ses côtés : MADILU, BOZI BOZIANA, PEPE KALE, Blaise Pascal WUTA MAYI soutenus par les anciens comme : René MOSENGO « Moreno », Pierre KIYIKA « Flamy », Aimé KIAWAKANA, Antoinette ETISOMBA, DECCA, Sam SAMULE, Jean de la croix TSHIBAMBE, Jojo BUKASA, MOVANDO etc.
Valeur solide de la musique congolaise, L’Orchestre BAMBOULA à le grand mérite d’aller représenter le Zaïre à l’époque, au Premier Festival Culturel Panafricain, tenu à Alger du 21 Juillet au 1° Août 1969. (Il est retenu meilleur orchestre, à la suite d’une compétition organisée par le Ministère de la culture et des arts) Cette participation qui est sans conteste l’évènement historique le plus important du groupe et du Zaïre (Congo) en 1969, permet à PAPA NOEL et son groupe de mettre en relief et avec succès les rythmes et modes spécifiquement congolais, en harmonie avec la tradition et la modernité. (A cette manifestation participait également l’orchestre, Les Bantous de la capitale qui avait obtenu la médaille de bronze après l’Algérie « or » et la Guinée Conakry « argent ») Après Alger, et de retour à Kinshasa, l’Orchestre BAMBOULA va peu à peu connaître un déclin. « La dissidence des orchestres », cette maladie récurrente de la musique congolaise ne l’épargnera pas. Il subira le même sort. PAPA NOEL va passer une longue période dans l’ombre de lui-même, puis c’est le salut.
4) – 1973 – LA RECONNAISSANCE.- Antoine NEDULE MONTSWET « Papa Noël », dont on connaît effectivement, la grande valeur dans l’animation artistique et dans l’élaboration d’une bonne musique orchestrée et harmonisée, se voit confier par la présidence de la république du Zaïre (Congo), une tâche absolument noble : La réalisation d’une Anthologie de la Musique Zaïroise (congolaise) en mobilisant les pionniers des années 50 « Bakolo Miziki » encore en vie à cette époque. Notamment, Antoine WENDO KOLOSOY – Camille FERUZI – Manuel D’OLIVEIRA – Lucie EYENGA – Léon BUKASA, et ADOU ELENGA. Ils vont réaliser deux albums dans lesquels seront repris leurs chefs d’œuvres d’antan (1950- 1958)
Cette réédition est un véritable succès et une reconnaissance bien méritée pour le directeur artistique de l’œuvre : Antoine NEDULE MONTSWET « Papa Noël » Mais, une reconnaissance qui ne sera pas suivie d’effet ; l’activité du groupe « Bakolo Miziki » s’étant arrêtée nette après la sortie des deux albums (Vol.1 et 2)
5) – 1974 – L’ENGAGEMENT du guitariste Grégoire DUMBA « El-Bebedor » et PAPA NOEL, deux collègues qui mettent en commun leurs efforts pour produire de la musique sur disque et se produire dans le Bar-dancing de son collègue EL-BEBEDOR dans la zone de Lemba à Kinshasa. Leur spécialité consiste à débiter tous les genres de musique populaire, avec respect pour leur esprit de sérieux. Ils passent joyeusement à la moulinette, la Rumba, la Salsa, l’Afro-beat, divers musiques ethiques, avant de faire plier LUAMBO MAKIADI Franco qui est merveilleusement surpris de suivre un jour à la Télévision congolaise la prestation absolument raffinée, habile et précis de PAPA NOEL. Fasciné, LUAMBO obtient immédiatement son intégration dans l’OK JAZZ. (1978)
6) - 1978 – LA DEPENDANCE – Après avoir longtemps évolué dans différents groupes comme guitariste complet, soliste de premier ordre, et assumer beaucoup de responsabilités pour lesquels on lui a reconnu tous les mérites d’un excellent rythmicien et homme de scène, PAPA NOEL trouve mieux d’intégrer l’OK JAZZ pour jouer les seconds rôles, c’est-à -dire, en position de dépendance. Puis suivra la période ou le TP OK JAZZ, se voit diviser en deux groupes :
OK JAZZ-
1, formation de l’Europe avec LUAMBO MAKIADI lui-même en tête, et la formation OK JAZZ-2 du Congo sous la houlette de LUTUMBA Simaro, avec PAPA NOEL comme guitariste solo. Tout porte à croire que le passage de PAPA NOEL dans l’OK JAZZ ne lui a pas permis d’établir solidement sa réputation, en dépit de « Tangawisi » et « Mobali malamu » deux compositions qui ont fait beaucoup de succès. Il s’est senti trop à l’étroit dans le style du groupe et dans son organisation. Ce qui va le pousser à tenter sa chance à Brazzaville pour une production phonographique. Il est accueilli par Jean Serge ESSOUS, alors responsable artistique de la société d’édition IAD. (1984)
1984 –Sortie de l’album : « BON SAMARITAIN ».- En effet, à l’absence de LUAMBO MAKIADI, toujours en Europe avec L’OK JAZZ n°1, PAPA NOËL sort à Brazzaville à l’I.A.D. (Industrie Africaine du Disque), un des disques les plus importants gravés par le guitariste. Il a su s’entourer de quelques musiciens de Brazzaville et de Kinshasa, dont l’excellent chanteur CARLYTO LASSA - une trouvaille de PAPA NOEL - qui ont su mettre en valeur d’audacieuses expériences formelles, thématiques, harmoniques et rythmiques assurées par des très forts musiciens. La prise de son magnifique est signée Freddy KEBANO L’album « Bon Samaritain » obtient la palme de la meilleure chanson de l’année. Ce disque et le succès qu’il a fait n’est pas du goût de LUAMBO MAKIADI qui n’accepte pas la concurrence. S’ensuit un imbroglio disciplinaire qui fait partir PAPA NOEL de l’OK JAZZ.
1986 – PAPA NOEL et son groupe d’accompagnement repartent avec « Allegria », un album qui se révèle extrêmement agréable. L’auteur lui fournit un soutien solide et plein, sur quelques thèmes bien choisis.
7) - 1989 – LA CARRIERE SOLO. Emigré en France, PAPA NOEL s’investi sérieusement dans la carrière solo. En 1994 un troisième album sort du lot « Haute tension ». Comme l’indique son titre, c’est un album avec une forte originalité rythmique à haute tension. En 1995, il rencontre Sam MANGWANA avec qui il fait une tournée aux USA, suivi en 1998 de sa participation à la réalisation des albums de Sam MANGWANA « Galo Negro » et « Coq noir ». PAPA NOEL saisit l’occasion pour insérer sa composition « Balobi ». Des œuvres qui illustrent dans l’ensemble, un travail minutieux et rigoureux des vrais compositeurs de la Rumba. Sur la même lancée PAPA NOEL sort les albums « Bel Ami » (2000), « Mosala makasi », avec Adan PEDROSO (2001)
2001 – HAVANE (CUBA.).- Enfin, cette année là , PAPA NOEL foule le sol cubain. Il est comblé de se trouver sur le territoire où ses ancêtres avaient émigré au 15ème siècle, emmenant avec eux l’héritage musical congolais « la Rumba ». A la Havane, Il rencontre le musicien PAPI OVIEDO, avec qui il réalise en 2002, l’album « Bana Congo », où se trouvent mêlées les influences contemporaines et apports de Cuba. Le tout s’inscrivant parfaitement dans la démarche de PAPA NOEL, de plus en plus marqué par les musiques afro-cubaines. Toutefois son talent de musicien lui permet de toucher à tout avec un égal bonheur. Les déplacements à Cuba se multiplient entre 2001/2002 à une échelle plus ambitieuse, toujours à l’initiative de PAPI OVIEDO qui lui fait découvrir les grandes innovations intervenues dans la musique cubaine.
De 2002 à 2009, PAPA NOEL a continué à faire parler de lui. Il sort l’album « Café Noir » en 2007 et joue aux côtés de « KEKELE » (le fameux groupe congolais de France). Il participe à des nombreuses manifestations dans les domaines de la Rumba et de la Salsa. Il s’affirme davantage comme l’un des rares guitaristes, les plus doués des années 50, encore en vie. Son dernier séjour à Kinshasa, (du 11 au 24 octobre 2009) à l’occasion du 20ème anniversaire de la disparition de LUAMBO MAKIADI Franco, (aux côtés d’autres anciens musiciens de l’OK Jazz) lui a permis de se découvrir, à travers son style soigné et mélodieux, dans lequel apparaît plusieurs apports de la rumba et de la salsa, absolument au point.
Enfin, l’art de PAPA NOEL est bien à son apogée. Il arrive très bien à s’identifier à tout un univers issu des différentes écoles qu’il a fréquenté : « African Jazz », « Bantous », « OK Jazz »…, et sur une trame sonore qui emprunte elle aussi aux traditions originales : « Rumba-rock », « Rumba Odemba », « Rumba Soukous », enrichis d’apports latinos.